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Le pôle EUNIC de Bruxelles organise les 6, 7 et 8 décembre un événement sur le thème de la durabilité et des nouvelles technologies en matière de design/création textile.

Pourquoi « Réenfiler l’aiguille » ?

Le textile est à l’origine des plus anciennes technologies inventées par l’homme qui lui ont permis de se protéger. Parce qu’il est omniprésent et qu’il est devenu si bon marché, il est aujourd’hui discrédité. Sa production est sous-estimée et invisibilisée.

Sa surconsommation entraîne un désastre écologique, économique et social. Selon l’indice annuel de Fashion Revolution, il y a déjà assez de textile produit pour fabriquer des vêtements pour 6 générations futures.

L’événement « The Future of Living — Rethread the needle » aborde le textile à travers des pratiques contemporaines, numériques, questionnant les outils et les machines. 

Existe-t-il une chose telle que la « permacouture » ? Pouvons-nous créer des récits non hégémoniques et de nouveaux avenirs possibles en récupérant les connaissances des méthodes de production traditionnelles ?

Pouvons-nous imaginer des processus de production alternatifs qui répondent à nos besoins, tout en faisant preuve d'un véritable engagement vis-à-vis des grands défis éco-sociaux auxquels nous sommes confrontés ?

Des experts des pays participants à EUNIC, apporteront leur contribution aux 4 thèmes suivants :

  • L’artisanat traditionnel et le numérique

  • Biomatériaux

  • Zéro déchet et upcycling

  • Vêtements pour la santé

Le programme théorique et pratique proposé par Green Fabric et iMAL est ouvert au public les 6 et 7 décembre et se compose donc de 4 sessions de travail animées par plusieurs équipes d’artistes et de créateurs qui se dérouleront dans leurs fablabs respectifs. 

L’événement se clôturera le 8 décembre à iMAL par une journée de présentation des résultats de ces 4 sessions, des interventions des invités et une période d’échange avec le public.

Découvrez le programme détaillé et inscrivez-vous directement sur le site https://www.thefutureofliving.eu/..

26/11/2024
IIS VALBOWAL : "Développer la filière bois et renforcer l'attractivité de la Wallonie" © Fotolia

La Wallonie entend poursuivre son redressement économique et se projeter dans les décennies qui viennent avec des projets structurants et générateurs d’emploi. Le premier axe du Plan de relance de la Wallonie du précédent gouvernement comprenait un objectif stratégique destiné à promouvoir la recherche et l’innovation par le biais de différents objectifs opérationnels, dont celui de soutenir la recherche appliquée et l’innovation technologique en général.

La Wallonie entend poursuivre son redressement économique et se projeter dans les décennies qui viennent avec des projets structurants et générateurs d’emploi. Le premier axe du Plan de relance de la Wallonie du précédent gouvernement comprenait un objectif stratégique destiné à promouvoir la recherche et l’innovation par le biais de différents objectifs opérationnels, dont celui de soutenir la recherche appliquée et l’innovation technologique en général.

Dynamiser la collaboration au niveau régional

Les professeurs Tom De Mil (Sciences du bois - TERRA Teaching and Research Center, Gestion des ressources forestières, Gembloux Agro-Bio Tech, ULiège) et Sophie Trachte (Architecture éco-responsable et circulaire - Laboratoire Architecture, Construction et Transition socio- Ecologique (ACTE) dans l’Unité de Recherche Art, Archéologie & Patrimoine (UR AAP) de l’ULiège) assurent le rôle de chef de file de l’ensemble de l’IIS.

Sophie Trachte nous explique la démarche et les implications : « Au niveau wallon, la S3 a lancé un appel à Initiative d’Innovation Stratégique (IIS) et en a retenu 19 dont l’IIS VALBOWAL (pour VALorisation du BOis WALlon). Les IIS ont été initiées par différents secteurs industriels à la demande du Ministre Willy Borsus pour la mise en place de la stratégie S3, dans cinq Domaines d’Innovation Stratégique (DIS). L’objectif est d’aller vers davantage de recherche et d’innovation spécifique et locale. La volonté est aussi de renforcer la dynamique de collaboration au niveau régional, la compétitivité et l’attractivité de la Wallonie… sans oublier l’opportunité de générer des impacts économiques et sociétaux significatifs tout en maintenant une main d’œuvre qualifiée ». 

Les IIS sont des grandes plateformes de réseautage et de facilitation de projet. « Les entreprises peuvent donc venir chez nous en disant : ‘J’ai envie de développer tel type de produit bois (outil, procédé ou technique) mais je ne sais pas comment faire.’ Nous sommes là en soutien pour trouver de l’aide au financement à la fois sur le développement de la recherche (à tous les échelons de la chaine), le développement ou la création d’entreprises et le positionnement international. Nous sommes un support logistique à l’innovation en vue du développement économique ».

L’économie circulaire est aujourd’hui une tendance de fond qui se traduit par un secteur qui emploie 52.079 personnes en Belgique, dont 14.243 en Wallonie et génère annuellement 3,04 milliards d’euros. Ces chiffres représentent une base conséquente mais également une marge de progression car la Belgique est en dessous des moyennes européennes pour ces indicateurs.

Une soixantaine de partenaires

Aujourd’hui, l’IIS VALBOWAL regroupe une soixantaine de partenaires wallons et belges qui se sont associés à cette initiative, en tant que soutien, en tant qu’expert et/ou partenaire de projet. Cette initiative regroupe à la fois des partenaires académiques et de recherche, des acteurs de la forêt, des industriels de la transformation, des entreprises productrices de matériaux bois, des acteurs de la construction et du monde de la société civile.

L’IIS VALBOWAL ambitionne de mettre ensemble tous les « chaînons » de la filière bois, depuis la forêt jusqu’au bâtiment, en passant par sa transformation pour recréer une forêt wallonne résiliente. « Nous rassemblons des industriels, mais aussi des acteurs de la société civile et des organisations publiques parce qu’aujourd’hui, par rapport à d’autres secteurs, ce dernier se trouve encore très morcelé. Nous savons qu’actuellement nos forêts subissent aussi le changement climatique. Nous devons, par une certaine diversification, rendre nos forêts plus résilientes et plus productives pour plusieurs secteurs. Je rappelle que la forêt en Wallonie représente 33% du territoire et 20.000 emplois directs ». 

Il s’agit aussi de matériaux essentiels pour atteindre à terme la neutralité carbone. « En transformant moins les matériaux mais en visant leur préservation à long terme, nous nous donnons pour objectif de consommer moins d’énergie à travers la production industrielle et dans la construction notamment. Par exemple, aujourd’hui, une grande partie de la forêt est composée de feuillus alors qu’on les utilise beaucoup moins que les résineux. Le bois, en tant que matériau de construction, présente une gamme d’usages variés (structure, isolation, panneautage, finitions…). Evidemment, il faudra une formation des acteurs notamment dans la construction à l’utilisation davantage du bois. Il y a des défis à relever sur la rénovation dans les centres urbains ».

Une diversification pour durer et durable

La volonté est aussi de diversifier et de développer de manière durable et circulaire le secteur du bois wallon : des recherches doivent être développées au niveau de la réversibilité technique et de sa réintroduction dans de nouveaux cycles de production (upcycling). Par ailleurs, la gestion des ressources renouvelables fait appel à un nombre important d’acteurs en matière d’optimisation des bioressources végétales et animales et présente un fort lien avec l’économie circulaire grâce à l’utilisation intelligente de la biomasse agricole issue de l’agriculture, des bioressources animales issues de l’élevage et à une meilleure sollicitation des entreprises de transformation. Il est également possible par la culture des bioressources de contribuer à l’objectif européen de devenir une zone à zéro-émission nette de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. 

La production de bois est aussi génératrice de valeur ajoutée dans le domaine des bioressources. Par exemple, l’usine papetière Burgo Ardennes produit annuellement 360.000 tonnes de pâte à papier et 400.000 tonnes de papier. Un des sous-produits de cette production encore non valorisé était constitué de 12.000 tonnes par an de carbonate de calcium (CaCO3) excédentaire. La reconnaissance du sous-produit au travers de normes officielles permet à l’entreprise de valoriser aujourd’hui cette ressource.

La chimie et la digitalisation

La chimie verte n’est pas oubliée non plus : « Le développement de nouveaux procédés d’extraction, de fragmentation et de purification à partir de nouvelles essences ou de co-produits de la filière bois permettra l’émergence de nouveaux produits à haute valeur ajoutée ». 

Le développement digital de la filière (drones, images satellites, scanning au sol, digitalisation, scanner du bois) sera un autre défi. Big data, intelligence artificielle, digitalisation... contribueront à l’élargissement des usages. 

Comme on peut le voir, ce projet est pleinement au cœur du défi des prochaines années. Les ressources présentes dans l’environnement sont limitées. En parallèle, d’autres puissances économiques que l’Europe, comme la Chine, entrent dans une phase de consommation intense de ces ressources pour répondre à leurs besoins internes. « Afin de conserver des marges de manœuvre pour continuer à répondre aux besoins en Wallonie, l’optimisation de la consommation des ressources devient stratégique ». 

Une magnifique opportunité pour l’ensemble de la Wallonie.

Cinq thématiques concrètes

Pour rappel, le concept de Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3) a été introduit par la Commission Européenne dans le cadre de son agenda de croissance et d’emploi, avec pour objectif de doter les régions européennes d’une nouvelle génération de stratégies régionales de recherche et d’innovation. Cinq thématiques prioritaires de la S3 ont été dégagées : DIS1 (Matériaux circulaires, incluant matériaux biosourcés) ; DIS2 (Innovations pour une santé renforcée) ; DIS3 (Innovations pour des modes de production agiles et sûrs) ; DIS4 (Systèmes énergétiques et habitat durables) et DIS5 (Chaînes agroalimentaires du futur et gestion innovante de l’environnement).

Par Vincent Liévin

Cet article est issu de la Revue W+B n°165.

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Vue du Film "Podesta Island" 2023 (c) Stéphanie Roland
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À l'invitation de la Galerie Les filles du calvaire, la commissaire Lise Bruyneel orchestre l’exposition Dans tes brumes, réunissant une constellation d’artistes dont Dirk Braeckman, Julie Calbert, Katrien de Blauwer, Antoine de Winter, Renée Lorie, Stéphanie Roland, Dries Segers, Lore Stessel et Laure Winants.

Le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris accompagne cette exploration poétique de l’effacement et de la mémoire, de l’indisponibilité et de la contemplation qui interroge la frontière entre photographie et peinture, entre mémoire et altérité.

Cette collaboration marque le continuum des engagements du Centre avec Stéphanie Roland, à travers son cycle 25 Arts Seconde, ses participations à la Biennale Chroniques de Marseille, au FIDMarseille et au Festival Scopitone. Laure Winants est, quant à elle, soutenue depuis 2021 et son projet Albédo sur le réchauffement climatique dans les Pyrénées, et plus récemment dans le cadre de Time Capsule, un projet expérimental qui questionne les archives et notre rapport au temps.

« C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et de l’oubli, du surgissement et de l’inattendu. C’est une exposition sur les conditions météorologiques de la disparition : un espace blanc, envahi par la brume, au sein duquel les visiteurs peuvent jouer à disparaître et rêver au monde qui continue sans eux. Alors que l’on nous somme perpétuellement d’être disponibles, c’est une exposition qui nous rend indisponibles.

C’est une exposition où les artistes jouent eux aussi à s’absenter de leurs œuvres en intégrant dans leur processus de création le hasard et l’accident. C’est une exposition sur la frontière entre les arts, sur des photographies qui ressemblent à de la peinture et des peintures qui sont presque de la photographie, des photographies sur pierre, des photographies sans appareil, des photomontages aux ciseaux de corps volés dans des magazines. C’est une exposition où l’on utilise pour lentilles des bulles d’air vieilles d’un million d’années, où l’on ouvre grand la focale pour laisser entrer la lumière jusqu’à brûler le film.

C’est une exposition qui se demande ce que nous emportons des paysages que nous avons regardés, ce que nous gardons des gestes de celles et ceux que nous avons aimés, ce qui demeure en nous du monde quand nous fermons les yeux. Face à l’urgence de la crise climatique, c’est une exposition qui interroge notre désir de reproduire l’image avec exactitude en étant incapables de préserver sa source. C’est une exposition qui nous confronte au spectre de notre propre disparition.

C’est une exposition où la science flirte avec la science-fiction, qui nous plonge au cœur des océans et des glaciers, où la glace crée des dégradés de couleurs fabuleux, où des cartes postales apparaissent à la chaleur de nos mains, où l’on visite des îles fantômes et des communautés si petites que les relations humaines y semblent grossies à la loupe.

C’est une exposition qui libère l’espace de stockage, qui laisse la place aux visiteurs pour recevoir les œuvres, qui ouvre l’expérience sensorielle aux odeurs et aux sons, qui fait apparaître des arcs-en-ciel, des images holographiques et autres mirages. C’est une exposition où le temps est nuageux et les températures légèrement au-dessus des normales saisonnières. Et d’abord, à Bruxelles, il ne pleut pas. »

 Lise Bruyneel et Simon Hatab

Informations

7 décembre 2024 - 22 février 2025

Vernissage : Samedi 7 décembre

Centre Wallonie-Bruxelles 

127-129, rue Saint Martin

75004 Paris 

Accueil et salle d’exposition 

Métro Châtelet-Les-Halles, Rambuteau, Hôtel de Ville

Horaires

Lundi - mardi - mercredi - vendredi - samedi : 11h00-19h00

Jeudi : 14h - 21h

Dimanche : Fermeture 

Visite de groupe sur rendez-vous : reservation@cwb.fr

21/11/2024
Rencontre du réseau des villes créatives lors du KIKK 2024 à Namur (c) E. Meunier - WBI

Depuis 2004, le Réseau des villes créatives de l’UNESCO (RVCU) rassemble des métropoles du monde entier qui font de la créativité et des industries culturelles des piliers de leur développement au niveau local et qui coopèrent activement au niveau international.

Depuis 2004, le Réseau des villes créatives de l’UNESCO (RVCU) rassemble des métropoles du monde entier qui font de la créativité et des industries culturelles des piliers de leur développement au niveau local et qui coopèrent activement au niveau international. Ce réseau, qui compte aujourd’hui 350 membres dans 90 pays, promeut la coopération entre villes et encourage des initiatives dans sept domaines créatifs : artisanat et arts populaires, arts numériques, design, film, gastronomie, littérature et musique.

En rejoignant le réseau, les villes s’engagent à partager leurs bonnes pratiques, développer des partenariats innovants et renforcer l’accès à la vie culturelle pour leurs citoyens, tout en s’alignant sur les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. À travers des projets, des échanges et des actions concrètes, l’objectif du réseau est de faire de la culture un levier stratégique du développement urbain. 

 

Namur, ville créative des arts numériques en pleine expansion

Depuis son entrée dans le réseau en 2021, Namur a su bâtir une identité forte autour des arts numériques grâce à un écosystème dynamique, impliquant des universités, des institutions, des entrepreneur.e.s et des artistes. 

Ce foisonnement s’exprime notamment à travers le programme Namur Innovative City Lab, lancé en 2014 en partenariat avec l’Université de Namur, le Bureau Économique de la Province de Namur et l’association KIKK. Ce projet a permis de transformer Namur en un territoire numérique innovant et a conduit à la création des infrastructures phares telles que le TRAKK, hub créatif regroupant un Fab Lab et un Media Lab, qui offre aux étudiant.e.s, entrepreneur.e.s et artistes des outils pour expérimenter et développer des projets dans les industries culturelles et créatives (ICC). Ce lieu devient le cœur battant de l’innovation numérique à Namur.

Autre vecteur de rayonnement, le KIKK Festival, festival international dédié aux cultures numériques et créatives qui, depuis sa création en 2011, s’est également imposé comme un acteur majeur en explorant les intersections entre l’art, la science et la technologie. En attirant chaque année des participants du monde entier, il a contribué à positionner Namur sur la carte mondiale de la créativité numérique.

 

Un partenariat renforcé pour une collaboration internationale

Depuis trois ans, le Service recherche et innovation de Wallonie-Bruxelles International (WBI) œuvre pour positionner Namur et la Wallonie comme acteur clé et reconnu du réseau des villes créatives. L’ambition est claire : faire du KIKK Festival un rendez-vous annuel incontournable et encourager la coopération entre acteurs locaux et internationaux.

Cette volonté se traduit par l’invitation de plusieurs villes membres du réseau. En 2024, ce sont les villes de Viborg (Danemark), Hamar (Norvège), Karlsruhe (Allemagne), Modène (Italie), Novi Sad (Serbie), Tbilissi (Géorgie), Caen (France) et Enghien-les-Bains (France) qui ont eu l’opportunité de participer à un programme riche et varié :

  • un « Wake tour » à travers la Wallonie, pour découvrir les écosystèmes créatifs locaux et initier des collaborations futures ;

  • une table ronde thématique dans la programmation du KIKK Festival, mettant en lumière les politiques culturelles et numériques avant-gardistes portées par ces villes ;

  • la découverte du KIKK Festival, avec des rencontres et des visites pour tisser des liens durables.

 

Le Réseau des villes créatives de l’UNESCO mise sur la culture et la créativité pour relever les défis du développement urbain. Avec des initiatives comme le KIKK Festival et le soutien actif de Wallonie-Bruxelles International (WBI), Namur et la Wallonie s’inscrivent pleinement dans cette dynamique internationale, en mettant l’accent sur l’innovation, la collaboration et la richesse culturelle pour construire un avenir durable et ouvert à toutes et tous.

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Adresse

Alliance Française Bruxelles-Europe - Avenue des Arts 46 - 1000 Bruxelles

Inauguration de L’Odyssée Numérique à l’Alliance Française Bruxelles-Europe. 

Dans le cadre de Novembre Numérique, l'Alliance Française de Bruxelles-Europe, en partenariat avec WBI, vous invite à découvrir L’Odyssée Numérique : des abysses de Biolum au désert glacé de -22°7, en passant par la jungle hypnotique de Jérémy Griffaud, le public est invité à vivre des aventures numériques alliant esthétisme, réflexion et engagement. 

Des milliers d'œuvres issues de territoires aussi divers que la peinture, la sculpture, le design, le spectacle vivant ou la culture scientifique seront également mises à la portée de tous avec le Musée Numérique / Micro-Folie.

Aucun doute : L’Odyssée Numérique se met au service d’une expédition artistique et interactive captivante.

 

Inauguration : Le jeudi 21 novembre 2024 de 18h30 à 20h30
Lieu : La Fabrique, Alliance Française Bruxelles-Europe
Entrée gratuite sur inscription.

19/11/2024

Parmi les Initiatives d’innovation stratégiques du DIS 2 (Domaine d’innovation stratégique « Santé renforcée »), MedReSyst plonge dans la mise en place en Wallonie d’une médecine de réseaux. Il s’agit de réseaux d’information, de réseaux d’expertise de spécialistes, mais aussi de réseaux bénéficiant des dernières avancées en intelligence artificielle appliquées au domaine de la santé. Les partenaires de l’IIS œuvrent également au développement d’une médecine personnalisée et préventive basée sur la génomique.

Parmi les Initiatives d’innovation stratégiques du DIS 2 (Domaine d’innovation stratégique « Santé renforcée »), MedReSyst plonge dans la mise en place en Wallonie d’une médecine de réseaux. Il s’agit de réseaux d’information, de réseaux d’expertise de spécialistes, mais aussi de réseaux bénéficiant des dernières avancées en intelligence artificielle appliquées au domaine de la santé. Les partenaires de l’IIS œuvrent également au développement d’une médecine personnalisée et préventive basée sur la génomique. Le tout pour le plus grand bénéfice des patients… et de ceux qui ne le sont pas encore !

« Les réseaux d’informations, ce sont, par exemple, les bases de données de patients qui existent déjà dans les hôpitaux », explique le Pr Benoît Macq, de l’École polytechnique de Louvain (UCLouvain). « En les mettant en réseau, on décuple leur intérêt pour le dépistage de certaines maladies et pour de meilleurs diagnostics. Une intelligence artificielle peut faire le tri et comparer ces résultats avec les nouvelles données provenant d’un patient qui vient de subir une série d’examens. »

Pister et traiter de multiples pathologies avec l’aide de l’IA et de la génomique

« Cette médecine des réseaux et des systèmes, couplée à l’IA et validée par l’expertise de spécialistes, va aider à mieux identifier précocement les personnes à risque de développer diverses pathologies », précise le scientifique, qui dirige l’IIS (Initiative d’innovation stratégique) MedReSyst (Médecine des réseaux et des systèmes).

« Prenons l’exemple du cancer », propose-t-il. « Nous travaillons déjà sur un projet qui a pour but de séquencer le génome de tous ceux qui le désirent et de calculer leurs facteurs de risques polygéniques. Une personne qui présente un risque accru de développer un cancer du côlon sera plus rapidement identifiée et donc mieux suivie préventivement.»

Idem pour le cancer du sein. « Aujourd’hui deux tiers des femmes qui passent une mammographie présentent un faux positif », dit-il. « En connaissant leurs facteurs de risques polygéniques, on peut adapter les programmes de dépistage par mammographie. On regarde leur génome. On regarde la densité du sein. Chez les femmes à risque, on maintient un niveau élevé de mammographies. Pour les femmes qui ne sont pas à risque, on diminue la mammographie. Cela signifie qu’on diminue le nombre de rayons X qu’elles reçoivent, et qu’on diminue l’inconfort d’avoir des faux positifs : une expérience stressante. »

Patient connecté, Big Data et hôpital du futur

Un des objectifs de MedReSyst est d’aller vers une médecine wallonne beaucoup plus personnalisée. Ce qui a un impact sur la santé de chacun, mais aussi sur les coûts liés à la santé et sur l’économie régionale.

On notera au passage que d’autres pathologies largement répandues, comme les pathologies cardio-vasculaires, le diabète ou encore les maladies neurologiques comme le Parkinson, l’Alzheimer ou encore les addictions entrent aussi dans la ligne de mire de MedReSyst.

Avec l’IIS MedReSyst, l’idée est donc de développer et d’implémenter dans le système de santé wallon les technologies diagnostiques qui incluent le Big Data et l’Hôpital du Futur. Cela implique aussi un recours massif à l’intelligence artificielle, laquelle doit d’abord être acceptée par les professionnels de la santé.

Valider l’apport de l’IA par un passage au « bac à sable »

Comment aider le secteur médical à adopter plus largement cette IA? En misant sur les coalitions apprenantes. Cela comprend les apports de l’IA, nourrie par les bases de données, validés par les expertises humaines. Cette approche devrait déboucher sur une plus grande confiance dans l’intelligence artificielle par les membres du secteur médical.

« Quand un outil est développé, il est important de d’abord le faire tester largement par les professionnels, les hôpitaux et les entreprises du secteur », reprend Benoît Macq. « Des tests qui prennent la forme de « sandboxes », de bacs à sable, où on se saisit d’un outil d’intelligence artificielle. On le teste, on le critique, on l’améliore, pour au final déboucher sur un produit, une solution validée prête à être implémentée dans le système de santé wallon. »

Le nouvel outil apportera, par exemple, une aide aux urgences, pour mieux gérer les flux, pour le dépistage, etc. En prenant en charge les tâches répétitives et de faible valeur ajoutée, cela soulage… les soignants. Cela favorise aussi, à travers les données collectées, de nouvelles recherches et participe à la gestion des politiques de santé.

« L’idée est de pouvoir fournir des outils utiles et efficaces à toute la communauté médicale », estime le Pr Macq.

Gagner du temps dans le développement de nouveaux médicaments

Ce gain de temps concerne aussi l’élaboration de nouveaux médicaments. « Grâce aux données et aux modèles auxquels on ajoute une couche d’IA, nous allons aussi pouvoir mettre au point des médicaments plus rapidement », explique-t-il encore. « Et ce, en remplaçant toute une série de tests réalisés sur des animaux par des modèles mathématiques et des modèles dirigés par l’intelligence artificielle. En travaillant de la sorte, on réduit le temps de développement de nouveaux médicaments et on augmente la possibilité d’en tester un plus grand nombre. »

Du dépistage au patient connecté, en passant par l’hôpital du futur et le développement de nouvelles molécules thérapeutiques, l’Initiative d’innovation stratégique MedReSyst ratisse large tout en restant cohérente et en misant sur les savoir-faire présents dans la Région.

« L’IIS MedReSyst est une structure articulée. Elle fait le lien entre ses partenaires », insiste le Pr Macq. « L’IIS rassemble les universités francophones, les centres de recherche Multitel et Cetic ainsi que divers hôpitaux. L’industrie est également présente, et pourquoi pas, demain, également des mutuelles », suggère-t-il, avant de conclure : « MedReSyst crée de l’huile et l’injecte dans les engrenages. Chacun de ces engrenages étant des projets. »

Source Daily Science, dans le cadre d'une série d'articles consacrés à la S3 wallonne.

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Exposition "Wallonie" à l'Espace Wallonie de Bruxelles
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Adresse

Espace Wallonie de Bruxelles - Rue du Marché aux Herbes, 25-27 - 1000 Bruxelles

Au cœur de l’Europe, rythmée par ses collines, ses vallées et ses cours d’eau, se trouve une terre où l’histoire entretient un dialogue permanent avec l’art, où le patrimoine murmure des légendes oubliées et où le folklore anime chaque rue pavée. La Wallonie dévoile ses mystères, ses joyaux artistiques et ses traditions dans les pages que vous tenez entre vos mains.

Cette exposition née d’un livre, d’une passion sur la richesse culturelle de la Wallonie, vous emmène en cinq thèmes à un voyage captivant à travers plus de cent lieux et événements qui sont l’essence même de cette région. De ses châteaux majestueux à ses festivals folkloriques en passant par ses musées d’art renommés et ses centres économiques, elle vous adresse une invitation personnelle à explorer l’âme de la Wallonie.

Vous découvrirez donc les ruelles pavées de villages pittoresques où le temps semble s’être arrêté, vous vous aventurerez dans les forêts mystiques où les légendes prennent vie, vous plongerez dans l’atmosphère enchanteresse des carnavals colorés et vous vous émerveillerez devant les œuvres d’art qui témoignent du talent incommensurable des artistes wallons.

C’est un catalogue de sites et d’événements historiques; c’est un hommage vibrant à la créativité, à l’innovation, à l’histoire et à la diversité culturelle qui font de la Wallonie un lieu unique. 

Bienvenue dans ce voyage au cœur de la Wallonie, où chaque lieu raconte une histoire et chaque événement célèbre l’âme d’une région terriblement attachante.

  • Jusqu'au 15 février 2025 à l'Espace Wallonie de Bruxelles
  • Rue du Marché aux Herbes, 25-27 - 1000 Bruxelles
  • Entrée libre
  • Horaires disponibles ici.
12/11/2024
Le Paralympic Team Belgium pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024 © Paralympic Team Belgium

Les XVIIe Jeux Paralympiques d’été se sont tenus du 28 août au 8 septembre 2024 à Paris. Une première pour la Ville Lumière qui a accueilli 4.400 athlètes autour de 22 sports et 549 épreuves.*

Les XVIIe Jeux Paralympiques d’été se sont tenus du 28 août au 8 septembre 2024 à Paris. Une première pour la Ville Lumière qui a accueilli 4.400 athlètes autour de 22 sports et 549 épreuves.*

C’était la dernière ligne droite. Le graal pour chaque pays qui participe et la Belgique, évidemment, espérait le décrocher. Le Paralympic Team Belgium avait fait savoir ses ambitions : faire mieux qu’à Tokyo en dépassant les 15 médailles. Pour y parvenir, pas de miracle espéré. Les critères de sélection des athlètes ont été placés sous le signe de l’excellence. Il faut dire que le succès profite à tout le monde. Un sportif mis en valeur devient une source d’inspiration pour la société. Et les valeurs paralympiques sont là pour le rappeler : détermination, égalité, inspiration, courage. 

De quoi expliquer l’engouement pour ces Jeux Olympiques et Paralympiques qui constituent le troisième plus grand événement sportif au monde, avec plus de deux millions de supporters dans les stades et quatre milliards de spectateurs. La moitié de la planète devant la télévision, ça donne forcément des frissons. « On est dans les starting-blocks au niveau sportif, confie l’attaché de presse du Paralympic Team Belgium, Guillaume Gobert. La délégation est connue, les objectifs sont clairs. Par contre, on n’est pas encore prêts au niveau de la Belgium House car on travaille avec les mêmes fournisseurs que les JO ». 

La Lotto Paralympic Belgium House, c’était le QG pour les membres du mouvement paralympique, les supporters, les partenaires et les médias. Elle était ouverte du 28 août au 7 septembre et se trouvait dans le Pavillon Elysée Té, un bâtiment historique conçu dans un style Art Nouveau par Albert Ballu à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900. A l’intérieur, les visiteurs ont pu profiter des diffusions en direct des prestations des para-athlètes sur grand écran, avec un paquet de frites ou de la bière, ou les deux. Il y avait aussi des rencontres, des célébrations de médailles avec les sportifs du Paralympic Team Belgium et puis du divertissement. La soirée de clôture fût animée par le DJ et compositeur électropop Kid Noize, dont le cachet a été payé par Wallonie-Bruxelles International (WBI). « Cette année, la subvention accordée par WBI au Belgian Comittee paralympique est de 30.000 euros, précise Isabelle Fontaine, référente pour le secteur du Sport au sein de WBI. La Délégation générale Wallonie-Bruxelles à Paris accueille aussi une conférence organisée par la Délégation Ministérielle à la Francophonie sportive ». Les thèmes de cette table ronde animée par Bruno Lalande : les classifications pour les para-athlètes, l’enjeu des Jeux de la Francophonie pour les parasportifs, les résultats de l’enquête de la Confédération Internationale Francophone du Sport Adapté et Culture (CIFSAC) sans oublier l’avenir de la langue française dans le parasport. Beaucoup de sujets donc autour du paralympique. Reste à profiter et vibrer grâce à ces sportifs d’exception.

L'histoire des Paralympiques

Le chemin a été long pour voir les personnes en situation de handicap participer à une compétition d’envergure internationale. Cinquante-deux ans après les premiers Jeux Olympiques modernes d’Athènes, des athlètes paraplégiques sont enfin mis à l’honneur. C’est à un neurologue allemand qu’on le doit. Le 29 juillet 1948, Sir Ludwig Gutt-man décide d’organiser sur le terrain de l’hôpital de Stoke Mandeville où il travaille les Jeux mondiaux des chaises roulantes et des amputés. Il est persuadé que le sport peut accélérer le rétablissement des vétérans de la Seconde Guerre mondiale blessés à la moelle épinière. A l’époque, beaucoup décèdent d’inactivité après quelques mois. Il leur faut un objectif. Un jeu de balle est intégré dans le processus de revalidation. C’est le début d’une nouvelle ère dans le milieu médical. Guttman a réussi son pari et bientôt, il va réaliser son rêve. En 1960, les premiers Jeux Paralympiques ont lieu à Rome et réunissent 400 athlètes de 23 pays.

Portraits croisés

Barbara Minneci, 55 ans, cavalière bruxelloise 

Elle débute l’équitation à l’âge de 15 ans et s’essaie à la compétition au niveau régional et national. En 1996 et 2004, elle suit des traitements contre un cancer qui lui laisse des séquelles. Elle perd l’usage de la jambe gauche et conserve quelques sensations dans la droite. Mais la passion du cheval reste intacte. Très vite, elle se remet en selle grâce à une petite jument de quatre ans prénommée Baba. Avec elle, elle participe à des concours dans les écuries puis, en 2009, à des sélections pour les internationaux. Le début d’une collaboration fructueuse aux Jeux de Londres et de Rio. Aujourd’hui, Baba est à la retraite mais Stuart a pris le relais. Après les Jeux de Tokyo, le tandem se prépare pour Paris.

Maxime Carabin, 23 ans, athlète liégeois**

Dans le parasport depuis trois ans, le jeune homme est devenu tétraplégique suite à un accident de handball. Pour se reconstruire, il décide de se fixer des objectifs. Il s’essaie à la natation, au triathlon, au handbike, puis au wheeler où il trouve enfin son épanouissement. Aujourd’hui, il est détenteur de plusieurs médailles d’or et records du  monde.

Quelle est votre plus grande fierté ? 

Barbara : Avoir pu participer quatre fois aux Paralympiques et avoir eu la chance de concourir avec deux chevaux formidables qui m’ont amenée jusque-là. Mon objectif, cette année, est de me retrouver dans les huit meilleurs pour pouvoir faire la finale qui est le freestyle, autrement dit l’épreuve en musique, mon point fort. Si j’y parviens, je serai contente. 

Maxime : Etre là où j’en suis, avec les personnes qui m’accompagnent, mon coach, le staff… Je suis fier de mon revirement de situation. C’est un gros boost au moral de se dire qu’on a réussi à rebondir après un accident.

Quel est votre état d’esprit actuel ? 

Barbara : C’est ma quatrième participation aux Paralympiques et je dois dire que c’est à chaque fois différent. Londres en 2012, c’était mes premiers jeux, donc c’était vraiment très particulier. Et puis, les stades étaient pleins, ce qui était exceptionnel car en général il y a peu de public sur les concours internationaux en handisport. Rio en 2016, il n’y avait pas beaucoup de monde car c’était cher pour les Brésiliens et c’était trop loin pour mon entourage. Tokyo en 2021, c’était spécial à cause du Covid. Il n’y avait pas de public. Donc là, je me réjouis de le retrouver à Paris. 

Maxime : Ce sont mes premiers Jeux donc c’est intenable, horrible. Ça va être très long de devoir attendre jusque-là. Les Paralympiques, c’est le but de tout sportif. Je sais pourquoi j’y vais. Je ne compte pas mettre dans mes armoires des médailles d’argent ou de bronze. Je veux l’or. Je suis un puriste, sans prétention.

Une compétition olympique peut-elle faire oublier le handicap ? 

Barbara : Je pense que c’est mon cheval qui a ce pouvoir. Quand je monte, j’oublie tout. Selon moi, la beauté du paradressage réside dans cette collaboration entre l’animal et le cavalier. Certains ont des handicaps assez lourds mais quand on voit la paire évoluer, on a tendance à ne plus y faire attention. On est vraiment hyper aidés par les chevaux. 

Maxime : Toutes les compétitions font oublier le handicap. Notre objectif, c’est d’être sur la ligne de départ et de dépasser cette ligne d’arrivée comme un valide va le faire. Alors, certes, je ne serai pas debout mais ça reste un objectif commun. Pour moi, il n’y a pas de gars en chaise ou sur pieds. On fait une course, peu importe la façon. C’est l’objectif qui compte.

*Cet article a été écrit avant le début des Jeux Paralympiques de Paris 2024.

**Depuis l’écriture de cet article, Maxime Carabin est devenu double champion paralympique du 100m et du 400m classe T52 ! Félicitations à lui !

Le saviez-vous ?

  • C’est la première fois que les Jeux Olympiques et Paralympiques partagent le même emblème. Derrière cette particularité parisienne, un message : « Le sport change les vies, qu’il s’agisse de sport pour les personnes valides ou de handisport ».
  • La meilleure année paralympique pour la Belgique reste 1984. Les sportifs ont remporté 57 médailles !
  • Le goalball et la boccia (sorte de pétanque) n’existent qu’aux Paralympiques.
  • Le nombre de pays participants est passé de 23 en 1960 à 182 cette année.
  • Les sourds et malentendants sont exclus des Jeux Paralympiques. En cause : ceux qui souffrent d’un capital auditif supérieur à 55 décibels peuvent concourir aux JO avec les valides. Les autres, sourds profonds, ont leur propre compétition internationale, les Deaflympics, créée en 1924.

Par Nadia Salmi

Cet article est issu de la Revue W+B n°165.

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05/11/2024
©Daily Science

Les protéines, et leurs acides aminés, sont indispensables à la vie. Elles forment le principal constituant de nos cellules. Notre organisme en a besoin pour fonctionner, pour entretenir et régénérer les tissus, pour grandir.

Les protéines, et leurs acides aminés, sont indispensables à la vie. Elles forment le principal constituant de nos cellules. Notre organisme en a besoin pour fonctionner, pour entretenir et régénérer les tissus, pour grandir.

« Une grande fraction des protéines que nous ingérons provient de la viande », explique le Docteur en chimie Stéphane Kohnen. « Avec l’initiative d’innovation stratégique (IIS) Protewin, notre objectif est de remplacer une partie de ces protéines animales de notre alimentation par des protéines végétales et alternatives. » Le scientifique coordonne depuis le début de cette année l’Initiative d’innovation stratégique Protewin. Une IIS qui relève du Domaine d’innovation stratégique « Chaînes agro-alimentaires du futur et la gestion innovante de l’environnement » (DIS 5) de la stratégie S3.

«Cette IIS vise aussi, voire surtout, à assurer à terme l’indépendance protéique de la Région Wallonne », précise-t-il. Comment ? «En accélérant le développement de la filière des protéines végétales et alternatives, et en élaborant de nouvelles solutions technologiques pour l’ensemble des industriels du secteur.»

Multiplier et diversifier les sources d’approvisionnement

Les défis à relever sont à la hauteur des ambitions. «Et ce, tout d’abord, du côté des fabricants de tels produits et des producteurs de protéines », souligne celui qui a aidé ces dernières années au développement de nouvelles technologies innovantes et économes en énergie pour l’extraction de molécules d’intérêt au sein du Celabor, un des Centres de recherche agréés de Wallonie.

Les partenaires réunis autour de l’initiative Protewin travaillent donc en partie sur les matières premières dont on compte extraire des protéines. Cela passe par des cultures spécifiques ou par l’utilisation de coproduits végétaux valorisables sous forme de protéines. On pense, par exemple, aux tourteaux d’oléagineux comme le colza. Ou encore aux insectes, aux micro-algues telle la spiruline. D’autres sources demandent aussi à être explorées.

«L’idée est de dresser dans un premier temps une cartographie de ce qui est déjà disponible en Wallonie et des possibilités d’alternatives», reprend Stéphane Kohnen.

Mimer de la viande ou innover dans la présentation des aliments ?

Au sein de cette Initiative, les partenaires s’intéressent aussi aux techniques d’extraction et au fractionnement des matières premières. Dans ce domaine, les innovations potentielles sont nombreuses. Un exemple ? La production de protéines au départ de micro-organismes par fermentation pourrait déboucher sur des composés aux propriétés ciblées. De quoi améliorer la qualité nutritionnelle et sensorielle des produits finis.

«Quand on remplace des protéines animales par des protéines végétales, cela pose évidemment la question de l’apparence, de la texture et du goût de ce qui se retrouvera au final dans l’assiette du consommateur», souligne le chimiste du Celabor. «Cela a-t-il du sens de fabriquer une copie de steak avec des protéines végétales ? Ne vaut-il pas mieux imaginer d’autres formes d’aliments, plus séduisantes pour les consommateurs?»

Ici aussi, un groupe de travail de Protewin planche sur la question. Le développement de produits alimentaires innovants dopés aux protéines intéresse notamment le Smart Gastronomy Lab de l’Université de Liège. « L’approche des produits est quelque chose de très important quand on travaille sur des substituts. La question centrale étant : faut-il privilégier des produits mimétiques ou plutôt innover ? La réponse est limpide : place à l’innovation! Ceci afin de mieux emporter au final l’adhésion du consommateur.

«Le défi de l’innovation est, dans ce contexte, particulièrement important. On part d’une page blanche, où tout est à créer, sans préjugés», estime le Dr Kohnen.

Un nutriscore protéiné pour mieux informer le consommateur

En parallèle, se pose aussi la question des technologies à mettre en œuvre pour produire ou préparer ces aliments spécifiques. Cela doit-il se faire au niveau des industries ? Ou plutôt dans la cuisine des consommateurs grâce à des technologies disruptives ? Ceci contraint les produits finaux à élaborer.

Toujours concernant les consommateurs, les membres de l’IIS imaginent aussi la création d’une sorte de nutriscore adapté aux protéines alternatives. « Il est nécessaire d’apporter une information utile sur ces nouveaux produits afin de ne pas mener à des déséquilibres alimentaires», souligne le coordinateur de Protewin.

Ces diverses questions mobilisent les membres de l’IIS. Ils sont issus de toute la chaîne de valeur du domaine : association d’agriculteurs, premiers transformateurs, créateurs d’ingrédients, chercheurs universitaires, centres de recherche, deuxièmes transformateurs (ceux qui élaborent les produits finis) et, enfin, les distributeurs.

« Et pourquoi pas aussi accueillir des associations de consommateurs », suggère Dr Kohnen. « Parce qu’au-delà des défis techniques, la question de l’acceptabilité de ces protéines innovantes est elle aussi centrale dans ce domaine », conclut-il.

 

Source Daily Science, dans le cadre d'une série d'articles consacrés à la S3 wallonne.

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