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Les poissons parlent! Une recherche scientifique soutenue par WBI

Le Professeur Eric Parmentier, de l'ULg
Le Professeur Eric Parmentier, de l'ULg

Grâce au soutien de WBI, un chercheur liégeois, issu du Laboratoire de Morphologie fonctionnelle et évolutive de l'ULg, est parti en mission scientifique à Venise, en Italie.

Le Laboratoire de Morphologie fonctionnelle et évolutive de l'Université de Liège, dirigé par le professeur Eric Parmentier, a réalisé il y a quelques mois une étude en collaboration avec une équipe de scientifiques italiens sur la famille des Gobiidae, la famille de poissons possédant le plus d'espèces au monde. Dans le cadre de l'accord de coopération scientifique avec l'Italie, WBI a participé à la mise en place de cette mission, notamment pour la mobilité des équipes scientifiques.
 
Les données les plus récentes indiquent que quelque 120 familles de poissons (sur les 800 répertoriées) possèdent des espèces capables de produire des sons pour communiquer dans différents contextes comportementaux (défense du territoire, reproduction, etc.).  Cependant, les mécanismes utilisés restent peu connus. C’est notamment le cas pour la famille des Gobiidae. 
 
L'étude réalisée est basée sur des spécimens récoltés à marée basse à Saint-Malo (France) et dans les canaux à Venise (Italie). Des poissons mâles issus de la population française ont d’abord été isolés dans des aquariums le temps pour eux de se constituer un territoire. Une femelle était ensuite introduite dans l’aquarium, déclenchant l’émission de sons de la part du résidant. Cette émission de sons s’accompagnait d’une posture tout à fait particulière : le poisson se dresse sur ses nageoires et réalise de rapides mouvements de tête. Différentes expérimentations utilisant notamment la caméra à haute vitesse (500 images/seconde) n’ont cependant pas permis de comprendre clairement le mécanisme utilisé.
 
Il a alors été décidé de se rendre à Venise pour travailler avec un scientifique (le Dr Malavasi) spécialisé dans les émissions de sons chez les Gobiidae. Avec son aide, de nouveaux spécimens ont pu être filmés et enregistrés pour comparaison avec la population française. D’autres spécimens ont en plus été conditionnés pour des études ultérieures en Belgique. Sur ces spécimens des études de microscopie électronique et d’électromyographie ont permis de proposer une hypothèse quant au mécanisme de production de son. Elle résulterait de mouvements rapides réalisés par la ceinture pectorale et amplifiés par les nageoires pectorales. De plus, la comparaison des poissons français et italiens montre que les sons ne sont pas entièrement identiques et qu’il pourrait exister des dialectes. Comme le comportement de reproduction demande d’abord d’avoir une identification correcte du partenaire, l’existence de dialecte peut laisser supposer que cette espèce pourrait se différencier, fournissant à terme deux espèces différentes.
 
 
La publication scientifique jointe à cette article donne un compte-rendu détaillé des résultats de l'étude.
 

Dernière mise à jour
10.04.2015 - 10:23
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