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Le Laboratoire des idées: Entretien avec Catherine De Wolf

Dr. Catherine De Wolf – Postdoc à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL - Suisse)
Dr. Catherine De Wolf – Postdoc à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL - Suisse)

Entretien avec le Dr. Catherine De Wolf – Postdoc à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL - Suisse) - Architecture et Ingénierie, dans le cadre du "Laboratoire des idées"

 

Le Laboratoire des idées

«Nos histoires peuvent être singulières mais notre destination est commune»
Président Barack Obama, 2008
 
Partant du principe qu’une crise mondiale demande une réponse réfléchie et coordonnée à l’échelle de la planète, Wallonie-Bruxelles International, grâce à son réseau d’Agents de Liaison Scientifique (ALS), a décidé de rassembler les idées et les travaux d’experts de tous les domaines scientifiques confondus.
 
Ces experts sont des professeurs, des doctorants, des médecins, des ingénieurs, des économistes, des architectes, des éducateurs, des juristes, des designers, des psychologues. Ils proviennent et évoluent donc dans des univers très différents mais partagent deux caractéristiques communes:

  • De par leur formation académique ou leur expérience professionnelle, ils sont liés aux institutions de recherche de la Fédération Wallonie-Bruxelles
     
  • Leurs idées ont un impact direct ou indirect sur la compréhension, la réponse ou la relance vis-à-vis de la crise globale causée par l’épidémie de Covid-19

 
 

L'entretien avec Catherine De Wolf

Pourriez-vous vous présenter et expliquer brièvement votre lien avec les institutions de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Afin de briser la glace, pourriez-vous citer un élément vous correspondant mais qui ne figure pas sur votre CV professionnel ?
 
J’ai reçu la bourse « World Excellence Wallonie-Bruxelles International » pour mes études au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et je fais partie de la « Green Mind University » qui est une communauté lancée en 2017 avec le Pôle GreenWin et le Cluster TWEED notamment. Sur mon CV professionnel, ma passion pour les documentaires ne figure pas : j’adore filmer des personnes ayant un message important à partager avec un large public, au-delà du public de scientifiques, et j’essaie de mettre en image mes découvertes scientifiques en réalisant des documentaires de création.
 
 
Parlez-nous de vos travaux et de leurs liens, directs ou indirects, avec la crise due à l’épidémie de Covid-19
 
Mes travaux de recherche se focalisent sur l’impact environnemental des bâtiments. A priori, il n’y a pas de liens directs avec l’épidémie. Néanmoins, l’épidémie a remis en question notre manière de vivre : le rapport avec la nature, la santé, le transport, l’importance de la communauté locale, les différences de conditions d’habitations. L’industrie de la construction contribue au dérèglement climatique, à l’épuisement des ressources, à la production de déchets. Je travaille beaucoup sur l’économie circulaire dans la construction : faire du réemploi de matériaux locaux par exemple.
 
 
La situation actuelle et votre expérience personnelle de celle-ci affectent-elles vos travaux de recherche passés ?
 
Une grande partie de ma recherche est très appliquée sur des chantiers de construction. La crise due à l’épidémie de COVID-19 a mis à l’arrêt la plupart des chantiers. Un chantier fonctionne avec une chaîne d'acteur, et si un seul maillon manque à l’appel, ça ne marche plus !
 
 
Plus concrètement, pouvez-vous citer les dispositions professionnelles que vous prenez et les axes d’étude ou de spécialisation que vous pensez aborder à l’avenir ?
 
L’axe d’étude (écologie) que j’aborde reste très pertinent et urgent. En effet, les activités diminuées dans les villes a fait prendre conscience que la pollution a non seulement un effet néfaste sur le climat mais aussi sur la santé : la qualité de l’air devient enfin respirable. L’industrie de la construction deviendra aussi de plus en plus digitalisée afin de pouvoir fonctionner même en cas d’épidémie. L’économie circulaire permet aussi d’utiliser des matériaux locaux en créant énormément d’emplois locaux afin de diminuer le transport international. Comment pouvons-nous construire de manière flexible afin d’adapter les bâtiments à de nouvelles façons de vivre et de travailler ? Voici les questions que je me poserai dans ma recherche à l’avenir. 
 
 
Au niveau individuel et partant toujours de votre domaine d’expertise, pensez-vous dédier du temps et de l’énergie à préparer l’après-crise ?
 
Je donne également des cours à l’université et je prépare une nouvelle façon d’échanger avec les étudiants, par exemple à travers les films documentaires que je réalise. J’essaie aussi de prévoir la reprise des chantiers afin d’éviter que le réemploi soit négligé sous prétexte qu’il faille « rattraper le temps perdu ».
 
 
Maintenant à l’échelle sociétale, quelles sont les réponses et changements globaux que vous estimez nécessaires vis-à-vis de la crise actuelle ?
 
Une attention particulière à l’industrie de la santé (au sens large : comment adapter nos modes de vie pour augmenter notre immunité naturelle, comment soutenir la prévention et les soignants notamment financièrement), mais aussi à la coopération internationale et notamment européenne. Apprendre des leçons de cette crise afin de répondre efficacement à la crise climatique.
 
 
Quels conseils donneriez-vous à chacune des catégories de personnes suivantes :  les étudiants, la prochaine génération de chercheurs dans votre domaine et les jeunes entrepreneurs ? 
 
D’étudier et de travailler sur des sujets qui les passionnent et qui leur donne un sens, de réfléchir à l’impact climatique de la construction et à comment trouver des solutions holistiques (par ex. économie circulaire, communication digitale).

Dernière mise à jour
04.05.2020 - 16:14
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