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Une boursière WBI publiée dans "Nature Communications"

Dayana Abboud au sein du centre GIGA de Liège
Dayana Abboud au sein du centre GIGA de Liège

Fin septembre 2020, la revue scientifique "Nature Communications" a publié un article dont la première auteure, Dayana Abboud, est post-doctorante à l’ULiège grâce à une bourse de WBI.

Née à Miniara (Liban), Dayana Abboud a passé sa jeunesse au Liban. Elle y a fait ses études secondaires et a obtenu ses deux baccalauréats, libanais et français. Elle a poursuivi des études universitaires en Biochimie Générale à la faculté des Sciences de l’université Libanaise à Fanar. Elle s’est ensuite lancée dans un Master, toujours à l’université libanaise. Après quoi elle s’est présentée au concours de Master 2 de Recherche en Pharmacologie (option "Chimie Biologie des Molécules Bioactives") à l’École Doctorale des Sciences et Technologies (EDST) à Beyrouth, et a été sélectionnée avec 9 autres personnes.
 
Son Master en Pharmacologie en poche, Dayana désirait poursuivre sa spécialisation et s'ouvrir de nouveaux horizons. En novembre 2010, elle quitte le "pays des Cèdres" pour s'établir en France et réaliser un doctorat en Pharmacologie sous la direction du Docteur Jean-Luc Galzi, dans le cadre d'un contrat de partenariat CNRS-Entreprise entre le laboratoire de Biotechnologie et Signalisation Cellulaire - UMR7242 (Université de Strasbourg) et la société GreenPharma.
 
Elle consacre sa thèse à l’étude des récepteurs couplés aux protéines G (RCPGs) qui jouent un rôle dans la communication cellulaire, impliqués dans la plupart des processus physiologiques et dont le dysfonctionnement (ou l’absence) est à l'origine de nombreuses maladies. Ces récepteurs transmettent les signaux de l'environnement extérieur à l'intérieur de la cellule en activant les protéines G. Leur importance est grande puisqu’ils constituent la cible pharmacologique d’environ 30% des médicaments existant actuellement sur le marché pharmaceutique.
 
Après quatre ans de travail acharné, Dayana soutient sa thèse et obtient son doctorat spécialisé en "aspects moléculaires et cellulaires de la biologie". Ce travail a fait l’objet d’une publication (en premier auteur) dans le journal compétiteur "Scientific Reports", et a été valorisé par le dépôt de 2 brevets scientifiques (comme co-inventeur). Dayana a également eu l’opportunité de présenter ses résultats dans des conférences scientifiques nationales et internationales, et de recevoir plusieurs prix et distinctions, en particulier le "Young Investigator Travel grant" lors du "12th World Congress on Inflammation" à Boston (Etats-Unis).
 
Après son doctorat, Dayana décide de se consacrer exclusivement à la recherche académique et de se spécialiser d’avantage dans la pharmacologie des RCPGs, ce domaine qui lie le mécanisme d’action des molécules à la physiologie et la pathologie.
 
Sa rencontre avec le Docteur Julien Hanson, directeur du laboratoire de "Pharmacologie Moléculaire", est déterminante. En effet, ce laboratoire de l’Université de Liège (Belgique) appartenant au centre de recherche GIGA ("Biologie Moléculaire des Maladies"), est spécialisé dans la pharmacologie des RCPGs orphelins.
 
Après l’avoir invitée à visiter son laboratoire, le Docteur Hanson lui a proposé de rejoindre son équipe en janvier 2016, en tant que chercheuse postdoctorale. Il lui a confié un des sujets les plus prometteurs au laboratoire: l'étude d'un récepteur couplé aux protéines G, appelé aussi GPR101. C’est un récepteur orphelin avec un ligand inconnu et une fonction non caractérisée. Il existe très peu d’études qui ont permis de comprendre le fonctionnement de GPR101, mais il a le potentiel de devenir rapidement une cible médicamenteuse validée pour une maladie humaine. En effet, en 2014, une étude clinique pilotée par le service d'endocrinologie du Prof. Albert Beckers au CHU de Liège a permis de mettre le doigt sur le gène responsable des plus grands géants qu’ait connu notre planète. Les personnes atteintes de ce syndrome (X-LAG) sont porteuses d’une duplication du gène GPR101 sur le chromosome X. Leur croissance excessive est liée à la formation de tumeurs pituitaires produisant des quantités importantes d’hormone de croissance.
 
L’objectif de ce projet de recherche est de comprendre comment un signal issu de GPR101 se traduit par une réponse pathologique donnée, en particulier dans le cas de la sécrétion de l’hormone de croissance et du gigantisme.
 
Mais il fallait trouver le financement nécessaire au développement de son sujet et pour subvenir aux  dépenses de Dayana en Belgique. Elle a alors soumis un dossier de candidature à Wallonie-Bruxelles International pour obtenir une bourse d’excellence, qu’elle a obtenue pour effectuer son post-doctorat à l’Université de Liège (pour deux années consécutives).
 
La persévérance et le travail au sein du laboratoire sous la supervision du Docteur Hanson ont fini par porter leurs fruits: en septembre 2020, le prestigieux journal scientifique "Nature Communications" a publié l’article de Dayana, intitulé "GPR101 drives growth hormone hypersecretion and gigantism in mice via constitutive activation of Gs and Gq/11."
 

Quelques mots de Dayana

"Je tiens à remercier WBI de m’avoir donné la chance de participer à ce programme de recherche sur le récepteur GPR101. C’est une véritable et unique opportunité pour moi de faire une différence dans la recherche scientifique, qui a un impact sur la vie des hommes et sur la planète. De plus, cette bourse m'a offert l'opportunité d'élargir mes connaissances théoriques et techniques dans le vaste domaine de la pharmacologie. Toutes les compétences (allant du gène à la protéine et de la cellule à l'animal) que j'ai acquises lors de mon projet postdoctoral, m'ont donné des atouts suffisants pour gérer n'importe quel projet. Cela m'a aidé également à développer mon réseau et à établir des collaborations avec des experts dans le domaine des RCPGs et de l’endocrinologie. Mon objectif professionnel est de construire un CV académique exceptionnel (via ce projet postdoctoral et les publications dans des revues de haut niveau), afin de concourir pour des postes de chercheur indépendant, de constituer ma propre équipe et de mener ma propre recherche au niveau international.
 
Je n’oublie surtout pas le rôle primordial de WBI dans l’enrichissement des liens scientifiques et sociaux entre les chercheurs étrangers et belges, et cela grâce à la mobilité internationale, aux programmes d’échange et aux bourses IN et OUT.
 
Je connaissais très peu la Belgique avant de venir. Mais la Bourse d’excellence WBI a transformé ma façon de voir ce pays. Je me souviens de ce dicton: « Pour aimer un peuple, il faut le connaître ». Certes, la taille et la localisation géographique du pays, l’ambiance festive et chaleureuse, la nourriture, le chocolat, la diversité des breuvages ont largement contribué à mon appétence pour le pays. Mais si j’ai choisi de venir en Belgique, c’est parce que j’ai trouvé l’environnement scientifique adéquat, le laboratoire d’accueil idéal pour entamer ma recherche scientifique, et le soutien de toutes les fondations et associations belges, telles que WBI, le Télévie et le Fondation Léon Fredericq (Bourse FABRICE ERNEST- Rotary club de Visé pour la Recherche sur les maladies infantiles)."

Dernière mise à jour
17.03.2021 - 17:37
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