Vers une batterie aux ions de lithium plus sécuritaire et plus verte

 
Des chimistes et physiciens de l’Université de Montréal (UdeM) ont uni leurs efforts pour mettre au point une batterie fabriquée avec de l’eau et du bois. Pour y parvenir, les scientifiques ont dû faire cohabiter deux composantes a priori non compatibles dans une batterie aux ions de lithium: la carboxyméthylcellulose (CMC), un liant issu des résidus forestiers, et un électrolyte à base d’eau. En effet, la CMC est soluble dans l’eau.
 
Steeve Rousselot et ses collègues du Laboratoire de chimie et électrochimie des solides de l’UdeM ont fait appel à leurs collègues de la Chaire de recherche du Canada en physique des plasmas hautement réactifs qui expérimentaient l’effet du plasma sur du bois et de la cellulose. On obtient un plasma après avoir soumis un gaz, comme de l’hélium, à une tension électrique. La matière devient instable et change d’état, comme c’est le cas dans une aurore boréale ou un éclair. «Avec cette énergie importante, on peut former certaines liaisons entre atomes et molécules qui seraient très difficiles à reproduire en chimie classique et ainsi créer de nouveaux matériaux», souligne Jacopo Profili, physicien et auteur principal de l’article.
L’équipe est parvenue à concevoir un revêtement de plasma qui repousse l’eau tout en laissant passer les ions de lithium pour charger et décharger la batterie. 
 
Autre bonne nouvelle: l’équipement pour obtenir le plasma s’intègre facilement à une chaîne de production industrielle. Pour les chercheurs impliqués, cette batterie se révèle tout indiquée pour stocker l’énergie d’éoliennes ou de panneaux solaires. Son avantage est de taille: elle ne risque pas de prendre feu ou d’exploser ni d’entraîner le déversement de produits chimiques dans la nature, en plus de promettre un recyclage plus simple en fin de vie.
A noter que cette batterie a reçu le prix du public Découverte de l’année 2020 du magazine Québec Science. 
 
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Dernière mise à jour
26.03.2021 - 14:39

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