Patrimoine / Heritage

© Thomas Wilski
© Thomas Wilski

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Un coup d’oeil dans le rétroviseur n’est jamais superflu. Si la recherche se nourrit des acquis du passé, elle n’hésite pas à les remettre en cause. Ou à éclairer ce passé d’un jour nouveau.

Un exemple? Rascar Capac, la fameuse momie péruvienne croquée par Hergé dans la bande dessinée "Les 7 boules de cristal" des aventures de Tintin, vient de se refaire une beauté. Ou plus exactement de renouer avec sa véritable histoire.

Pour mettre en scène ce personnage, le dessinateur s’était inspiré d’une momie précolombienne exposée au Musée Art & Histoire de Bruxelles. Mais s’agit-il vraiment, comme veut nous le faire croire le dessinateur, de la momie d’un dignitaire inca?

Afin de faire toute la lumière sur cette dépouille pour laquelle très peu d’informations étaient connues, les chercheurs du musée ont entamé un vaste programme d’études.

Rascar Capac est passé dans le CT-scan des Cliniques Universitaires Saint-Luc en 2017. Des datations au carbone 14 de fragments de peau ont été réalisées à l’Institut royal du patrimoine artistique. Des analyses toxicologiques et archéoentomologiques sur des pupes retrouvées dans des fragments de textiles ainsi que des analyses archéobotaniques réalisées ont suivi, à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, situé à Bruxelles. Et des campagnes de terrain, au Pérou comme au Chili, ont également été menées. Au final, la science éclaire la vie de Rascar Capac d’un jour nouveau. Il n’était pas un dignitaire de l’empire Inca mais plutôt un humble pêcheur de la côte Pacifique, au nord de l’actuel Chili, dans la région d’Arica.

Anecdotique cette histoire ? Sans doute. Mais elle éclaire à merveille comment la Science et les techniques aident à remettre les pendules à l’heure, en Wallonie comme à Bruxelles!

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It is always worth glancing in the rear-view mirror is never superfluous. If research builds on the achievements of the past, it does not hesitate to question them. Or to shed new light on the past.

An example of such? Rascar Capac, the famous Peruvian mummy sketched by Hergé in the comic book “The 7 crystal balls“ about Tintin’s adventures, has just been given a makeover. Or, more precisely, been reconnected with his true story.

To stage this character, the cartoonist was inspired by a pre-Columbian mummy exhibited at the Art & History Museum of Brussels. But is it really the mummy of an Incan dignitary, as the artist would have us believe?

In order to shed light on these remains, about which very little information was known, the museum’s researchers launched a vast programme of studies.

Rascar Capac passed through the CT-scan of the Cliniques Universitaires Saint-Luc in 2017. Carbon-14 dating of skin fragments was carried out at the Royal Institute of Artistic Heritage. Toxicological and archaeoentomological analyses on pupae found in textile fragments and archaeobotanical analyses were carried out at the Royal Belgian Institute of Natural Sciences in Brussels. In addition, field campaigns were carried out in Peru and Chile. In the end, science has shed new light on the life of Rascar Capac. He was not a dignitary of the Inca Empire, but rather a humble fisherman from the Pacific coast, north of present-day Chile, in the Arica region.

This may be an anecdote, but it certainly sheds a wonderful light on how science and technology help to set the record straight, in both Wallonia and Brussels!

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Dernière mise à jour
19.09.2023 - 14:50

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