DELIGNE Sybille

Sybille Deligne a un master à l'Ecole nationale supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles. Ses œuvres montrent un intérêt à la fois pour les limites de nos perceptions et pour celles de l'espace. Elles appliquent et combinent une large gamme de supports tels que la vidéo, l'installation et la sculpture. 


Compte-rendu

Je suis arrivée avec comme matière première de quoi fabriquer des couleurs et 32 supports verre de + ou - 30 sur 20 cm ainsi que plusieurs outils, le projet de la résidence avait comme finalité la réalisation d’une série de peintures sur verre.
Ayant peu expérimenté ce médium, la peinture, et à peine élaboré ce nouveau projet en atelier, j’arrive sur cette île qui m’est inconnue avec un projet en devenir.

Malgré la fatigue du voyage en voiture, des complications pour le check-in à mon arrivée et les allers-retours pour transporter mon atelier sur l’ile, je commence mes recherches avec beaucoup d’envie et d’excitation.
J’opte vite pour un rythme de travail très agréable, je me promène, me baigne le matin commence à travailler en milieu de matinée et m’arrête en fin d’après-midi où je me promène de nouveau. 

J’arrive malgré les quelques petites complications du début à trouver un rythme régulier me permettant de me focaliser rapidement sur ma pratique.

Je rencontre très peu de personnes, la résidence italienne est vide, la deuxième résidence sera occupée seulement une semaine par une artiste avec qui je sympathise et avec laquelle nous trouvons des sensibilités communes. Après trois grosses journées de travail, premier obstacle: celui de faire un choix. 

J’arrive à une étape, la plus difficile dans mon travail, étape qui me demande beaucoup de réflexion, étant peu sûre de moi et de mes choix et pouvant orienter mon travail dans différentes voies, mais n’ayant d’autre échappatoire que de  travailler, je prends rapidement des décisions et m’oblige à continuer malgré le doute. Je réalise vite la chance que j’ai d’être seule avec mon travail, de vivre dans mon atelier et d’être dans un lieu idyllique. C’est extrêmement propice à la recherche, ayant une pratique qui se nourrit de mon ressenti face au paysage, aux températures, aux liquides, aux variations de la lumière, je profite pleinement du contexte de l’île.

J’observe attentivement les variations de lumière, les bleus et les gris sur les montagnes, la lumière changeante de la fin de journée, les ciels chargés qui font écho à mes recherches d’aplat que je produis en peinture.

L’île contient une vie sauvage qui se révèle dès que les touristes quittent l’île, oiseaux, rongeurs, insectes. Je suis ravie de découvrir une variété d’arbres, de plantes, de fleurs, mon projet de peinture s’oriente sur l’envie de parler du sol et de la capacité des êtres vivants des sols à stocker l’énergie et rendre la terre fertile, meuble, et aérée, j’observe beaucoup la faune de l’ile.

Je remarque les derniers jours, que mon point de vue est le plus souvent focalisé sur le lac comme s’il glissait sur les flancs de la montagne pour atterrir sur la surface du lac et sur l’ile.

L’activité dense du lac ( bateaux) accentue l’attention portée au lac. Cette réflexion se forme quand je passe plusieurs journées à peindre des ronds, il est temps que je sorte de ma retraite, je me suis assez recentrée !
Je repars de l’île avec une belle expérience.

La résidence a été très bénéfique pour mon travail, un nouveau projet est désormais bien enclenché et l’expérience de retraite artistique ascète m’a beaucoup apporté.

 

Remerciements

Je tiens à remercier l’équipe WBI et le jury qui m’ont permis de faire cette résidence, Angelo, Lamine et Erick Beltracchini ainsi que Sandra Nicouleau pour ses nombreux renseignements.

 


Dernière mise à jour
19.12.2018 - 14:53

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