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Nigéria: Gloria, étudiante, plaide aux côtés de WBI et l’Unesco pour l’éducation des filles

Gloria Ayodeji (c) UNESCO - Aderonke Alade
Gloria Ayodeji (c) UNESCO - Aderonke Alade

En Afrique subsaharienne, la pandémie a creusé les inégalités entre les genres: les filles et les jeunes femmes sont les premières à quitter l’école, les moins susceptibles d’apprendre à la maison et les dernières à retourner en classe.

Au Nigéria, ce sont les filles des zones rurales et les plus pauvres de la société qui constituent l’écrasante majorité des enfants non scolarisés, en particulier dans le nord du pays.
 
La campagne de l’UNESCO Les filles au premier plan a été déployée avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International dans le cadre d’un projet mis en œuvre dans quatre pays d’Afrique subsaharienne – Bénin, Mali, Nigéria et Sénégal – en particulier dans les zones où l’abandon scolaire des filles est le plus élevé et leur rescolarisation la plus faible.

Plaidoyer pour l’éducation des filles au Nigéria

Le projet mis en œuvre au Nigéria a été conçu autour de la mobilisation des radios communautaires qui desservent les zones rurales et éloignées, des réseaux de jeunes et des principaux chefs communautaires, atteignant 820 communautés et 24 gouvernements locaux. Les matériels qui sont essentiels pour atteindre les communautés locales ont été adaptés et traduits dans quatre langues locales : le haoussa, l’igbo, le yoruba et le pidjin.
 
Dans les communautés, des partenariats ont été instaurés avec les chefs religieux, les leaders communautaires et les parents et tuteurs, à travers des groupes de discussion. Des groupes WhatsApp et Facebook ont réuni des enseignants, des parents, des décideurs, des jeunes, des chefs religieux, des parlementaires et des membres de la société civile sur le thème de l’éducation des filles et des visites de plaidoyer ont également été organisées auprès de 10 000 personnes.
 
Un groupe de plaidoyer pour la rescolarisation des filles et une initiative de discussion de femme à femme ont permis de mobiliser l’appui des parents et des tuteurs en faveur de l’éducation des filles. À Katsina, des personnes ont manifesté leur intérêt pour la création d’un compte GoFundMe en soutien à la rescolarisation des filles. La campagne a aussi été à l’origine de débats et de discussions animées sur les marchés et sur le lieu de travail.

Portrait de Gloria, une jeune militante de l’éducation des filles

Étudiante en quatrième année à l’Université d’Ibadan, Gloria Ayodeji, 21 ans, a bénéficié au sein de son foyer du soutien de ses parents qui, bien qu’étant eux-mêmes illettrés, se réjouissaient de ses progrès et de sa réussite. Cela a façonné la personne qu’elle est devenue aujourd’hui.
 
Avec les matériels Les filles au premier plan en main, Gloria a plaidé en faveur de l’éducation des filles et elle a touché de nombreuses filles de sa communauté qui auraient abandonné l’école après la pandémie. Elle a lancé une initiative visant à mettre en contact des filles intéressées par le développement de leurs compétences et des mentors capables de les guider.
 
« L’éducation met les filles en contact avec des personnes et des activités qui renforcent leurs compétences et leur donnent les moyens de conduire le changement » explique Gloria. « Fortes de leur éducation, les filles connaissent leurs droits et défendent ce qui est juste. » Elle voit cette campagne de plaidoyer comme un appel à l’action pour soutenir les filles et les enfants mal desservis et non scolarisés.
 
Pendant le confinement, Gloria a organisé une formation en ligne offrant aux filles ayant accès à internet la possibilité d’acquérir des compétences en design. En présentiel, après la pandémie, Gloria et ses camarades continuent de soutenir les filles qui ont abandonné l’école.
 
Gloria est remplie d’espoir : « Mon souhait est de voir un monde qui valorise l’égalité des genres. Je veux voir plus de femmes émerger dans tous les secteurs à l’échelle mondiale, regardant vers l’avenir. Des jeunes femmes compétentes, instruites et bien équipées pour conduire des changements positifs et novateurs.

Une révélation pour les membres de la communauté

Les efforts locaux de plaidoyer réalisés dans le cadre de ce projet ont été une révélation pour les membres de la communauté, les parents et les tuteurs, en particulier en ce qui concerne l’impact que peut avoir la COVID-19 sur l’éducation et l’avenir d’une fille. Ils ont aussi fourni aux défenseurs de l’éducation des filles comme Gloria les outils et le soutien nécessaires pour poursuivre leur action.
 
Dans les régions du Centre-Nord et du Nord-Ouest, on signale des hausses estimées à 2,5 % - 3 % des taux de scolarisation des filles, tandis que dans la région du Sud-Ouest, ceux-ci sont en hausse de 30 %. Depuis le déploiement de la campagne au Nigéria, on estime à 8,7 millions le nombre de personnes touchées par le projet, dont près de 6 millions de filles et de jeunes femmes. Il faut continuer d’agir pour sensibiliser à l’éducation des filles, en particulier dans les communautés rurales.
 
Davantage d’activités de plaidoyer et de sensibilisation doivent être mises en œuvre pour s’assurer que les filles continuent d’apprendre, et pour préserver les progrès accomplis en matière d’égalité des genres dans et par l’éducation. Ce travail a contribué au Programme phare pour le genre de la Coalition mondiale pour l’éducation et a été financé par Wallonie-Bruxelles International.
 
Partenariat WBI-UNESCO pour le retour des filles à l’école en Afrique subsaharienne
Mali: Fatouma retourne à l’école grâce aux campagnes de sensibilisation de l’UNESCO et de WBI
 
Source: article paru sur le site de l'UNESCO

Dernière mise à jour
28.11.2022 - 14:55
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