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La CIWB: un laboratoire de partenariats avec le Sud

Les gagnants et mentors du 1er hackaton (c) CIWB
Les gagnants et mentors du 1er hackaton (c) CIWB

Méconnue et pourtant fort active, la Cité Internationale Wallonie-Bruxelles, établie à Liège, vise à développer des liens durables avec des entreprises au Sud. Priorité aux jeunes et aux nouvelles technologies.

On a beau s'appeler Cité Internationale, on peut se la jouer modeste. Pour la dénicher à Liège, il faut arpenter la Rue de Pitteurs, franchir la lourde porte de l'Institut d'Anatomie de l'ULg (qui a mis des locaux à disposition), et on y est! Passé le choc du flamboyant décor néogothique, on découvre un espace restreint, mais lumineux et fonctionnel: c'est de là que le trio qui officie aux destinées de la Cité Internationale Wallonie-Bruxelles (CIWB), sous la houlette de Yadranka Zorica, lance ses projets avec pour devise "une Wallonie proactive, cosmopolite et créatrice de nouvelles opportunités à l'international", en particulier avec l'Afrique.
 
 

Des partenariats durables

Modeste, mais non dénuée d'ambitions: la Cité, asbl composée de WBI, l'Awex, l'Apefe et l'Ulg, vise à encourager des partenariats durables et la diversité culturelle comme "facteurs déterminants du développement d'activités et d'emplois". Concrètement? Yadranka Zorica évoque en premier lieu les séminaires organisés dans le cadre du programme Explort de l'Awex, "afin d'explorer de nouveaux marchés en créant des liens privilégiés grâce à la diaspora présente en Wallonie". La Roumanie et la République démocratique du Congo ont été les pays-cibles des deux dernières sessions où se retrouvent étudiants (qui peuvent postuler dans des "stages Explort"), entreprises et intervenants du pays concerné. Suivront bientôt la Corée du Sud, le Mexique et le Ghana.
 
Du coup, l'apprentissage des langues prend toute son importance. Depuis 2013, une "Arabe Académie" dispense à Liège des cours gratuits à destination des entreprises exportatrices et surtout des jeunes, demandeurs d'emploi ou non, qui ont un projet en relation avec le monde arabe. Objectif: accéder en une dizaine de semaines à un niveau débutant ou intermédiaire. Les leçons sont assorties de conférences sur l'économie, la culture, le système bancaire, les "printemps arabes"... C'est bientôt le tour de la langue de Tolstoï: en collaboration avec l'Université de Mons, une première "Russe Académie" prendra ses quartiers à Bruxelles du 7 octobre au 18 décembre 2014.
 
 

Une plateforme web entre le Nord et le Sud

C'est surtout par les nouvelles technologies que la Cité veut donner de la valeur ajoutée à ses projets. Parmi ceux-ci, la "plateforme web inter-entreprises Wallonie-Afrique de l'Ouest", dans le droit fil des actions déjà organisées avec des partenaires du Bénin, du Burkina Faso, du Sénégal et des pays environnants. Elle héberge toute information jugée utile au niveaux international (cadre législatif, climat des affaires...) comme national (par exemple les possibilités de formation sur place). Une de ses particularités est de donner une plus grande visibilité aux instruments financiers existants, notamment européens.
 
La CIWB vise surtout à tester de nouvelles pratiques, qui soient transférables en Wallonie et à l'étranger, en particulier dans les organismes publics. Ainsi, elle a récemment organisé un événement intitulé HackXplor, ou premier hackathon du commerce international. Six équipes de jeunes développeurs étaient en lice pour trouver une application mobile au service des entreprises en quête de marchés internationaux. Pendant 30 heures, elles ont travaillé d'arrache-pied, encadrées par des mentors (spécialistes du commerce international, des technologies, du graphime...) venus des quatre coins du monde. Deux applications ont été récompensées. D'autres hackatons sont planifiés, notamment en marge du Forum mondial de la Langue française, que Liège accueillera du 21 au 25 juillet 2015.
 
Enfin, la Cité est impliquée dans une initiative de WBI intitulée "Welcome Office for Movies". Progammée pour cette fin d'année 2014, elle vise à organiser des structures d'accueil pour tournages de films, notamment au Congo et au Burkina, dont les paysages sont très prisés par les réalisateurs. Cette foison de projets n'est pas synonyme de dissipation: "Nous ne cherchons pas à papillonner, mais à créer la confiance entre les acteurs", conclut la directrice. "Nous voulons surtout réagir vite aux évolutions du monde, c'est pourquoi nous voulons rester une structure légère et mobile". Et surtout anticipatrice.
 
 
Cet article est tiré de la Revue W+B 125, à laquelle vous pouvez vous abonner gratuitement.

Dernière mise à jour
01.12.2014 - 16:43
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